mercredi 27 novembre 2024

Le monopole de la vengeance

Pour les modernes, la vengeance renvoie à une réaction pulsionnelle, archaïque, dangereuse, parce qu’elle est désordonnée et qu’elle ouvre sur une violence infinie. Ils ont oublié qu’elle est dans la société traditionnelle une institution à part entière, c’est-à-dire une pratique coutumière, soumise à des règles connues de tous et faisant consensus. La seconde erreur que commettent les modernes est de croire qu’elle est réservée à ces sociétés et que le processus de rationalisation qui caractérise la modernité a chassé cet archaïsme. Or, la vengeance est inéliminable. Elle n’est même jamais aussi efficace que lorsqu’elle n’est pas perçue, qu’elle avance sous les habits de la procédure et du droit pénal. Nous l’avons constaté à propos de la culture juridique et politique américaine qui métabolise la vengeance dans la procédure accusatoire et dans le bipartisme et le rituel des élections.

Cf. Affaire Dominique Pélicot

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